Bulletin d’information syndicale : juin 2024

Pour ce bulletin d’information syndicale du mois de juin 2024, nous vous parlerons de la grève à Smile.

Au programme :

  • l’Accord Agréé Handicap
  • La Grève à Smile
  • La suite de la mobilisation
  • Réflexion sur notre accord Forfait Jour

Bonne écoute 🎧

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[Intro musicale]

Bonjour et bienvenue sur ce sixième bulletin d’information syndical. 

Pour ce mois de juin 2024 on va aborder les thèmes suivants :

  • l’Accord Agréé Handicap
  • La Grève à Smile
  • La suite de la mobilisation
  • Et enfin une réflexion sur l’utilité de notre accord sur le temps de travail.

[Pont musical]

[Accord Agréé Handicap]

En 2023 nous avions commencé une négociation sur un accord handicap dit agréé, mais nous avions estimé que le projet n’était pas assez mûr. Les négociations ont donc repris cette année.

Mais déjà, qu’est-ce qu’un accord agréé : 

Toutes les sociétés doivent embaucher au moins 6% de personnes en situation de handicap. Si ce n’est pas le cas, une contribution est versée à l’Agefiph, c’est l’organisme officiel et spécialisé sur le sujet. 

Pour Smile, la contribution est de l’ordre de 230 000 euros. Il est possible avec cet accord d’utiliser cet argent directement en mettant en place des actions concrètes dans la société.

Mais pouvoir le faire, Smile doit avoir notre signature. C’était donc l’objet de ces échanges, suite à quoi… la CGT Smile a signé l’accord fin mai.

Vous trouverez toutes les infos détaillées sur notre site, mais en résumé, cet accord devrait permettre d’embaucher 

  • 2 à 4 salarié·e·s, 
  • 1 à 2 alternant 
  • et 1 stagiaire par an, et ce, sur les 3 prochaines années.

L’accord prévoit 4 grandes sections d’action avec un budget dédié. On a donc :

  • Tout ce qui est communication, sensibilisation et formations internes, avec 32,000 €/an
  • le Recrutement et l’Intégration avec 72,000 €
  • le Maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap avec 92,500 €
  • et la Sous-traitance avec 30,000 €

Cet accord sera suivi chaque année pour veiller à son bon déroulement.

[Pont musical]

[La Grève]

On vous a déjà présenté le contexte et les revendications sur les augmentations, donc aujourd’hui on va se concentrer sur les derniers évènements.

Le jeudi 23 mai, il y a eu 75 grévistes soit environ 10% de salariés. C’est énorme, surtout pour une entreprise comme Smile. Il y a beaucoup de gens au statut cadre, il y a des gens en mission chez des clients et qui peuvent être déconnectés de la vie de l’entreprise, bref ce n’est pas évident de créer une dynamique.

D’ailleurs sachez que des collègues de chez Capgemini sont aussi en grève pour les mêmes raisons et qu’ils ont été impressionnés par votre mobilisation. Au passage un grand merci à la CGT Capgemini qui est venue nous soutenir sur les piquets de grève et nous apporter leur expérience syndicale.

Bilen de ces journées : nous avons bataillé pour obtenir des augmentations qui permettraient au moins de compenser l’inflation. Ça paraisait le minimum, mais la Direction a choisi de ne pas y répondre. 

Nos conditions de vie passent après les interêts du capital. Nous avons demandé à ce que les actionnaires investissent dans les salaires, donc vers de la croissance interne plutôt que de la croissance externe. Mais la réponse est assez révélatrice : la Direction estime qu’injecter de l’argent dans les salaires, ce serait le perdre dans 6 mois. Sous-entendu, payer le travail, ça ne sert à rien.

Penser de la sorte, c’est oublier qui produit la valeur ajoutée de la société.

Maintenant, cette grève va laisser des marques. En effet, beaucoup de salarié·e·s avaient encore un peu d’estime pour la Direction, ce n’est pas sûr qu’il en reste beaucoup après ça.

Durant les tractages ou durant la grève, nous avons pu discuter avec des collègues qui nous ont fait part de leur dégoût et de leur perte d’adhésion. On les comprend, comment s’investir dans une société qui ne les respecte pas ?

[La suite de la mobilisation]

Malheureusement la direction ne veut pas bouger, elle est bloquée sur ses positions et ne considère aucune de nos revendications. Nous avons besoin d’un rapport de force bien plus massif pour les faire bouger sur ces sujets. Et dans notre cas, réitérer des journées comme les précédentes ne serait pas utile vu qu’ils ne veulent même pas accorder un début d’augmentation de ticket restaurant.

Mais il faut surtout se dire que malgré l’arrêt de nos grèves, ce n’est pas l’arrêt de notre mobilisation. Nous n’avons pas échoué, nous avons réussi à mobiliser des gens, beaucoup de gens, parfois pour la première fois de leur vie. Ça veut surtout dire que c’est possible pour nous de se mobiliser à l’échelle nationale.

La direction était dans une posture de fermeté absolue, pour qu’on ait l’impression qu’ils ne lâcheront jamais rien. Mais à y regarder de plus près, leurs réponses et leur attitude ont montré un début d’inquiétude non négligeable.

Bref tout ça montre que ce n’est que le début, on a été capable de se fédérer, on a été capable de se mobiliser et un verrou a sauté. Maintenant la suite ne dépend que de nous.

[Pont musical]

[Accord Forfait Jour]

Une réflexion est en cours sur notre accord dit ARTT, on vous explique tout.

À Smile il existe un accord d’entreprise permettant de mettre en place le forfait jours sans respecter les minimas conventionnels de salaires.

Celui-ci a été signé en 2011 par la CFDT, moyennant quelques contreparties.

À savoir :

  • L’assurance d’avoir 10 RTT/an (dont le lundi de Pentecôte)
  • 2 jours de formations/an et une journée de compensation si elles ne sont pas effectuées.

En revanche, il a plusieurs désavantages :

  • Le rachat des RTT en fin d’année est moins-disant que la convention collective. La valeur du rachat est à 110% contre 120 à 130% dans la convention. Chaque année la Direction décide de se réaligner sur la convention, mais à tout moment ils peuvent arrêter.
  • Ensuite, normalement le forfait jour est autorisé pour les personnes avec un salaire égal à au moins deux fois le Palier Minimum de la Sécurité Sociale, soit environ 90k€. On en est très loin puisque cette règle saute avec notre accord. Même avec la mise à jour de la convention de 2022, il faut quand même être à la position 2.3 et gagner 54K€. On ne rentre pas plus dans les détails techniques, mais vous avez l’idée.
  • Un dernier désavantage est apparu cette année avec l’arrivée de Udemy. On vous renvoie vers les épisodes précédents, mais Smile en invente des règles permettant de ne plus reverser de jours compensateurs en cas de non formation. Bien que rappelée à l’ordre par l’Inspection du Travail, la Direction n’a pas souhaité se régulariser.

Donc il y a quelques avantages, et quelques inconvénients à notre accord qui est obsolète sur certains aspects depuis des changements dans la convention collective en 2014 et 2022.

La question se pose donc de faire disparaître cet accord et de revenir à un cadre classique qui ne dérogerait pas à la convention collective.

Un article plus complet va paraître, avec un sondage pour avoir votre avis. Avant ça, ce serait bien d’en discuter autour de vous. N’hésitez pas aussi à nous poser des questions sur le détail des règles et des enjeux.

[Pont musical]

[Outro]

Vous venez d’écouter le sixième numéro d’information syndical en format audio.

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