NAO 2024: Smile a peur de payer le travail

La première réunion de négociation sur les salaires et autres sujets liés à l’argent s’est tenue le lundi 26 février 2024. Voici ce qu’on peut en dire :

Les données d’augmentation 2023

Tout d’abord nous avions souhaité avoir comme l’année précédente le nombre de personnes augmenté et le nombre de personnes non augmenté pour pouvoir discuter sur la partie augmentation individuelle. Mais la Direction, pour une raison non précisée, ne souhaite plus nous fournir cette information. C’est bien dommage pour échanger sur les augmentations…

Que répond la Direction à nos revendications ?

Nous avions publié nos revendications (que vous pouvez relire ici).

Pour une partie de nos revendications, la Direction a fait comme si elle n’existait même pas et ne s’est pas donné la peine de les évoquer. Ceci est un manque de respect pour les salarié·e·s qui en ont fait la demande. Nous avons donc tout repassé en revue.

Voici les réponses de la Direction sur nos propositions :

Revendication CGT SmileRéponse de la Direction de Smile et nos remarques
💵 Augmentation collectiveCe point n’a même pas été évoqué dans leur réponse, signe que la Direction n’apporte aucune considération aux impacts de l’inflation sur nos conditions de vie.
💶 Augmentation individuelleLa Direction propose 1,6% de la masse salariale. Contre 3% l’année précédente ! C’est d’ailleurs la plus basse jamais vue en négociation.Elle souhaite augmenter seulement les “salarié·e·s performant”, mais l’inflation se moque bien de la “performance”. Tout le monde est touché.Cela ne compensera absolument pas l’inflation de cette année. Par conséquent la Direction assume de ne pas maintenir le niveau des salaires à Smile, même à Capgemini les augmentations de salaire pour 2024 sont plus importantes. Sommes nous rendu au point d’avoir une moins bonne réputation que Capgemini sur la gestion des employés ?
👥 Participation et intéressementLa Direction rejette l’ensemble des demandes, et ne tente même pas d’argumenter.Même sur les questions de répartition de la participation d’une manière plus juste… Son seul argument est : “on ne va rien toucher”.
⚙️ Rattachement de la filiale R&D à Smile FranceLa Direction n’envisage de rien faire. Elle n’est pas capable de contre-argumenter notre position et donc les pertes que cela représentait pour Smile France et les salarié·e·s. La Direction défend juste sans l’assumer de créer des marges importantes sur le travail de personnes qui n’en profiteront pas. Le Directeur Général France étant le dirigeant de cette entité R&D.
🛏 Alignement sur la convention collective des rachats de RTTVoici un des seuls points où la Direction fait concession d’échange. En effet, elle est prête à aligner les rachats de RTT sur la convention collective, mais de manière contrôlée en ne retirant pas la dérogation de notre accord d’entreprise. Tout ça pour au cas où la convention devient trop intéressante pour les salarié·e·s car ils “souhaitent rester maître des évolutions possibles”. Vraiment !? On demande juste que la convention collective  soit la norme comme ça devrait être le cas en temps normal. D’autant plus que Marc Palazon est membre du Conseil d’Administration de Numeum et Véronique Torneur est Présidente de Numéum, syndicat patronal militant pour la non-évolution à l’avantage des salarié·e·s de la convention collective.Encore un petit effort de la Direction et on leur assurera de faire un compliment syndical.
🏖 Prime vacance La Direction est d’accord pour analyser l’idée que les primes vacances soient proratisées au taux de présence. N’ayant pas fait d’analyse plus précise, ils n’ont pas d’engagement définitif là-dessus.Pour nous cela serait intéressante étant donnée qu’environ ⅓ des salarié·e·s ont moins de 1 an. Un bon point positif.
🗓️ Paie sur 12 moisLa Direction n’envisage pas de passer des 13 mois reversés en partie chaque mois, à 12 mois classiques. Elle indique que ça ne changerait rien. Mais dans ce cas pourquoi ne pas faire un changement qui ne change rien si c’est demandé par les salarié·e·s ?
💳 Ticket RestaurantAlors là on a été surpris !La Direction ne souhaite pas faire évoluer les titres de tickets restaurant dont l’inflation autour de l’alimentation a explosé parce que : Ça coûterait trop d’argent. A la bonne heure, évidemment qu’augmenter les TR ça coûte de l’argent, quelle surprise ! Pas besoin de démontrer que la formule sandwich coûte plus cher pour les collègues aussi…Cette revendication est une demande forte des salarié·e·s, cela fait plusieurs années qu’elle est reportée par la Direction. Et quand il est temps d’assumer et de monter à un niveau décent, c’est la fuite. Même l’Urssaf a fait évoluer leurs grilles.La Direction indique qu’une augmentation de 0,50€ n’intéressait pas suffisamment les gens, donc autant ne rien faire.Cette non-action est un vrai point noir dans les négociations. 0 pointé !
💊 Couverture pour les salarié·e·s de moins d’un an d’anciennetéLa Direction indique que ce n’est pas à l’ordre du jour, malgré notre présentation sur le fait qu’environ ⅓ des salarié·e·s ont moins de 1 an d’ancienneté. Cela nous semblerait être une question d’égalité de traitement et d’amélioration des conditions de travail non négligeables.
🩺 Report de congé en arrêt maladieLa Direction ne souhaite pas faire d’action, car selon elle, il est possible qu’un jour le droit évolue pour intégrer ce point. Mais bon… attendre sagement que la loi tombe du ciel est très pauvre comme manière de voir les choses. Alors qu’une application dès maintenant serait un vrai plus pour les salarié·e·s. De plus, cela serait une véritable vitrine pour attirer des nouveaux embauchés.

Globalement, la Direction répond à très peu de nos revendications. Mais en plus les propositions faites par la Direction sont moins intéressantes que les années précédentes.

En effet, Smile France fait moins de résultats que prévu, mais Smile Group se porte bien. Sachant que toutes les filiales achetées rapportent des remontées de dividendes. Alors pourquoi ne pas assumer sa responsabilité sociale en maintenant le niveau de salaires ? Cela met en danger la pérennisation des qualifications et des connaissances à Smile en ne fidélisant pas.

Nous avons une expertise, gardons là.

Tout comme sur les salaires, les Tickets Restaurant sont très attendus. Les augmenter aurait au moins eu le mérite de montrer que Smile portent un peu d’intérêt à son personnel, et que nous ne sommes pas juste là pour travailler.

Smile aurait-elle peur de payer le travail ? Au risque de le voir partir ailleurs… (ce que nous ne souhaitons pas).

Exprimons nous

Nous, travailleurs et travailleuses, avons la possibilité d’exprimer notre mécontentement comme cela a pu se faire dans d’autres secteurs de l’informatique comme chez Ubisoft par exemple.

Cette expression peut prendre plein de formes différentes, nous vous proposons de donner votre avis sur ce que vous pourriez envisager :

A propos de CGT Smile 217 Articles
Section syndicale CGT Smile

4 Comments

  1. je comprends bien les revendications de la CGT. Mais pour quelles raisons perdre de l’énergie dans un conflit avec la direction qui ne semble pas écouter les demandes des salariés depuis des années ? Smile est une société classique dont le partage des bénéfices est laissé à la discrétion de ses dirigeants. la loi est ainsi. Partir vers une autre entreprise, c’est connaître également les mêmes déséquilibres entre les employés et la direction. Il serait plus constructif d’organiser les salariés pour fonder une Scop. Cette structure démocratique serait plus en adéquation avec vos valeurs et celles de l’open source. Les salariés ont l’expertise technique, connaissent les clients, le marché. La question est de savoir si ils seront capables de s’organiser autrement pour profiter pleinement des fruits de leur travail ?

    • Bonjour Barbie,
      Désolé, mais on ne te trouve pas parmi les salarié·e·s, dommage…
      Ton commentaire est identique au discourt que nous tient la Direction.
      Si tu indiques qu’une SCOP serait plus en adéquation avec les valeurs de l’open-source, cela veut dire que tu trouve que Smile ne respecte pas les valeurs de l’open-source qu’elle met tant en avant ?
      Et sur la question de pourquoi “perdre de l’énergie”, on pourrait dire tout simplement par appétence de la justice sociale et du rapport au collectif. Libre à toi d’accepter l’exploitation sans justice.
      Bien a toi.

      • Bonjour,
        À la lecture des articles publiés sur ce site, il est préférable de rester anonyme afin d’éviter des représailles. C’est ce que font les personnes en général dans une structure hiérarchique. Et c’est bien là l’inéquation entre les valeurs de l’open source et celles d’une entreprise traditionnelle qui est une organisation pyramidale, a comme but principal de faire du profit et dont le pouvoir décisionnaire est concentré entre quelques personnes.
        L’essence même des lois Auroux étaient de démocratiser les entreprises en impliquant les travailleurs aux décisions. Mais les lois depuis inversent cette démocratisation. La qualité du dialogue social a diminué. On l’a bien vu avec les comités sociaux et économiques qui ont été énormément critiqués par les syndicats.
        Généralement le mode de gouvernance d’un projet open source se base sur le modèle associatif, une communauté de bénévoles ou une do-ocratie. Les décisions sont prises par l’intermédiaire d’un processus communautaires.
        Or puisque nous travaillons dans l’open source, j’aimerais bien retrouver ces formes de gouvernance en entreprise afin d’éviter des conflits entre une direction et les employés qui ont des intérêts divergents sur la répartition des profits.
        Le dernier mot reviendra à la direction dans une société classique. La SCOP offre cette organisation démocratique aux employés qui est plus en adéquation avec les valeurs de l’open source. Les profits seraient mieux partagés entre les salariés et les décisions prises par tous lors de votes.
        Par “perdre de l’énergie”, je disais que vos revendications, louables au demeurant, ont peu de chances d’aboutir car le pouvoir décisionnaire appartient à la direction qui n’a pas envie d’y répondre. Elle attend de toute manière l’adhésion des syndicats à la politique de l’entreprise. La Scop c’est la justice sociale sans l’exploitation. Organisons-nous différemment ! Le droit nous le permet. On pourra alors décider comme des grands de l’augmentation de nos titres restaurant.

        • Merci pour ton retour.
          Il est à noté aussi l’agressivité du capitale sur les Scop en France pour avoir une lecture plus complète.
          Nous considérons que l’enjeu est le rapport de force et non la démission. Nous travaillons aux intérêts de tous les travailleurs et travailleuses, pas seulement à notre position individuelle en montant une Scop.
          Les actions collectives sont plus forte et le capitale n’est rien sans les travailleurs et travailleuses, rappelons nous bien de cela.
          Nous sommes la force.

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*