Bulletin d’information syndicale : Juillet 2025

Pour ce bulletin d’information syndicale du mois de juillet 2025, nous aborderons 4 thématiques.

Au programme :

  • Économie de guerre et droit de retrait 
  • Négociation sur la Gestion des Emplois et Parcours Professionnel
  • Négociation sur la communication
  • Point juridique sur les congés payés

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[Intro musicale]

Bonjour et bienvenue sur ce dixième bulletin d’information syndicale. 

Pour ce mois de juillet 2025, on va aborder les thèmes suivants :

  • Économie de guerre et droit de retrait 
  • Négociation sur la Gestion des Emplois et Parcours Professionnel
  • Négociation sur la communication
  • Point juridique sur les congés payés

C’est parti.

[Pont musical]

[Économie de guerre et droit de retrait]

Nous questionnions dans un article du mois de mai 2025, si nous pouvions avoir une responsabilité dans un contexte de guerre.

En effet, depuis le début de l’année, l’objectif annoncé par le président de la République est clair. Relancer l’économie de guerre. Sauf qu’à la CGT, nous luttons pour la paix, et ce, depuis toujours.

Non pas qu’il faille être naïf sur la nécessité d’avoir un armement de défense, mais il ne faut pas s’aveugler sur ce que vont devenir toute cette production. Elle sert grandement à l’exportation et à la vente d’armes. La France excelle dans ce domaine depuis de nombreuses années en étant le deuxième pays le plus exportateur.

Ces armes ont bien une finalité qu’on ne peut ignorer, à savoir le meurtre d’être humain. Plus particulièrement en ce moment entre l’Ukraine et la bande de Gaza.  Nous sommes actuellement face à un génocide, et la France continue d’avoir des échanges commerciaux avec Israël. Quelle honte !

Le premier ministre Nétanyahou est actuellement sous mandat d’arrêt de la Cour Pénale International. Cela n’empêche pas Emmanuel Macron d’inviter Israël au salon du Bourget de juin dernier. C’est un des plus grands salons de l’Aérospatial du monde où des contrats d’armement se négocient. Notre dignité est bafouée.

Smile est en contrat avec des sociétés ayant des liens commerciaux avec Israël.

Par conséquent, chacun et chacune doit pouvoir avoir librement le droit de refuser de travailler pour des clients qui pourrai les mettant en contradiction avec leur éthique. En effet, cela peut créer une forte dissonance cognitive sur des sujets importants comme l’écologie ou le militaire.

Dissonance qui peut être la source de mal-être au travail, en provoquant une perte d’estime de soi, de l’anxiété, de trouble de l’humeur ou encore la dépression.

C’est pourquoi la CGT Smile revendique la création d’un droit de retrait éthique !

[Pont musical]

[Négociation sur la Gestion des Emplois et Parcours Professionnel]

La négociation sur la Gestion des Emplois et Parcours Professionnel, autrement appelée GEPP, est actuellement en cours.

Son objectif est d’anticiper les besoins futurs de l’entreprise et de mettre en place les actions nécessaires pour faire face aux évolutions du contexte économique.

La Direction pour le moment a revu la nomenclature des postes à Smile pour en faire une nouvelle classification, décrivant une évolution possible.

Par exemple, passer de “Functional Consultant Senior” vers “Team Lead”, ou encore “Business Partner Expert” vers “Leader Business Partner”.

Nous passerons sur l’anglicisation des postes…

Une de nos revendications porte justement sur l’évolution des postes. En effet, nous nous sommes aperçus que Smile avait fortement ralentis sur les réévaluations de position de la convention collective, par conséquent cela amène à sous-évaluer les niveaux de salaire minimum des salarié·e·s.

Nous revendiquons donc d’adosser les différents postes identifiés dans la nouvelle nomenclature à une position et coefficient de la Convention Collective.

Sinon, de notre côté, nous avons identifié des choses plus concrètes qui permettent d’améliorer les conditions de travail en créant de nouveaux droits. À savoir…

L’instauration d’un droit de retrait éthique, comme présenté à l’instant.

Un droit de refus d’utilisation d’outils d’IA. En effet, Smile a commencé à moduler la productivité avec des ratios de 10% à 15% maintenant que l’IA est disponible chez nous. Considérant que nous sommes de fait “plus productif”. Sachant qu’un tel ratio n’a pas de sens, car il dépend des tâches à accomplir, certaines ne se prêtent pas à l’utilisation de l’IA. Par conséquent, nous, exécutant, nous nous retrouvons soit avec une pression plus importante, soit sans bénéfice lié à cette production.

Si vraiment on était plus productif à 15%, on devrait avoir soit +15% de salaire, soit 15% de temps de repos en plus en tout logique… En vérité, c’est surtout un moyen d’augmenter les marges de 15%.

Nous ne devons pas subir cette situation, c’est pourquoi nous demandons un droit de refus d’utilisation de l’IA qui ferait de fait sauter ses ratios de production supplémentaire attendue.

Sur les parts variables, nous revendiquons la mise en place de la proratisation des objectifs au temps de présence dans la société, ainsi qu’une validation conjointe des objectifs entre le salarié·e et le manager.

En effet, trop souvent les salarié·e·s se voient imposer des objectifs inatteignables sans aucun recours réel de discussion. Les managers eux-mêmes se font parfois court-circuiter, alors que ce sont les deux personnes qui connaissent le mieux la capacité et les enjeux de production.

Il faut, dans la foulée, faire sauter la clause de présence au 31/12 pour obtention de ses objectifs. Si on est présent 10 mois sur 12, il faut dans ce cas que les objectifs soient automatiquement proratisés à ce temps de présence. Puisque si le travail a été fait, il doit tout simplement être pris en compte.

Suite à vos remontées, nous avons pu incorporer des revendications supplémentaires sur les parts variables. À savoir, fixer les objectifs avant le 31/01 de l’année, sans quoi les primes de l’année précédente seront entièrement dues. Ainsi que la mise à disposition d’un tableau de suivi des objectifs et sa miss à jour au moins une fois par mois.

Et pour finir, dans cette négociation doit apparaître un volet sur les parcours syndicaux. En effet, les activités syndicales peuvent avoir des conséquences sur l’évolution de carrière, puisque ce temps n’est pas mis à disposition de la montée en compétence métier. Bien que des compétences annexes soient développées.

Nous revendiquons, la prise en compte des qualifications liées aux mandats des représentant·e·s du personnel lors de leur entretien annuel et de leur réévaluation de salaires. Ainsi qu’une augmentation du temps de leur protection salariale à 2 ans après la fin de leur mandat.

[Négociations sur la communication]

Suite à la négociation qui a eu lieu en 2023 sur la mise en place d’un droit d’envoi d’e-mail, certes trop restrictif, mais existant. Une deuxième partie devait se faire sur le droit des représentants du personnel d’avoir des canaux de communication sur les outils de chat en ligne. Actuellement au moins, Google Chat et Mattermost.

L’idée est de pouvoir échanger plus directement avec vous, et permettre le droit de créer des canaux de discussion dédiés, comme par exemple pour la gestion des événements de Noël ou des questions sur le droit du travail.

Il est particulièrement absurde que cela ait été interdit en 2021, alors que tout Smile fonctionne en dématérialisé, avec du télétravail et des personnes en régie chez les clients.

Cette négociation aboutira à un retour à la normale souhaitable.

Pour plus de détails, n’hésitez pas à consulter les articles sur les différentes négociations sur notre site internet.

[Pont musical]

[Conseil juridique – À propos des congés payés]

Avec le retour de l’été, parmi les sujets saisonniers de conversations, il y a la distribution de glaces du CSE et les festivals… mais aussi les congés payés à poser.

Issus d’une époque où il ne faisait pas encore 38°C en juin, les congés payés sont le fruit d’une longue lutte depuis les années 30. De seulement deux semaines en 1936, nous passons 20 ans plus tard à trois semaines suite à d’importants mouvements de grève, puis quatre semaines en 1969 et enfin cinq en 1982.1

Légalement, tout salarié a le droit à 2,5 jours ouvrables de Congés Payés par mois, soit 30 jours ouvrables au total2. À Smile, nous ne travaillons pas le samedi, ce qui revient à 25 jours de congés payés/an.

Certaines situations peuvent amener des congés supplémentaires, telle que l’ancienneté : Notre convention collective est un peu plus avantageuse que le Code du Travail, puisque nous gagnons un congé payé supplémentaire tous les 5 ans dans la limite de 4 maximum. 3

Ces congés doivent être posés suivant certaines règles : Premièrement, il n’est normalement pas possible de poser plus de 4 semaines consécutives. Ensuite, le congé principal doit comporter un minimum deux semaines et se situer dans une période entre le 1er mai et le 31 octobre.4

Si on déroge à cette règle, cela peut ouvrir le droit à des congés de fractionnement. Le fractionnement, c’est un truc qui vous force tous les ans à faire une recherche sur internet pour tenter d’y comprendre quelque chose une bonne fois pour toutes.

En résumé : si vous n’avez pas pris vos quatre semaines de CP entre le 1er mai et le 31 octobre, vous pourriez avoir le droit à des jours de congés supplémentaires. 5

Sauf qu’à Smile, dans les contrats de travail que vous signez, il y a un article sur la renonciation à ce congé de fractionnement.

Navré, mais oui, quasi tout le monde s’est fait avoir sur cette partie…

Sur la question des refus de congé par l’employeur, cela doit être justifié par une nécessité de service. Ce qui fait que si vous posez une journée de congé, que l’employeur n’y répond pas, et que vous partez en congé, alors dans ce cas vous ne serez pas en faute. Cela ne peut pas être considéré comme un abandon de poste.

De plus, l’employeur ne peut modifier sa décision moins d’un mois avant la date initialement prévue, sauf circonstances exceptionnelles : attention, ces circonstances ne sont pas décrites par la loi: en cas de litige, c’est le tribunal qui tranchera 6!

En cas de circonstance exceptionnel, l’employeur peut également vous rappeler pendant vos vacances, mais là encore, ce n’est pas sans compensation : outre les frais occasionnés par le rappel, l’employé a également le droit à des jours de congés supplémentaires, en plus de ses jours de congés.7

Il est à noter que si votre conjoint ou pacsé est dans la même entreprise, vous avez le droit à un congé simultané. 

[Pont musical]

[Outro]

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Vous pouvez aussi nous rejoindre sur Discord où nous échangeons régulièrement, c’est un espace de proximité avec vous.

N’oubliez pas le syndicat, c’est vous, et ce que vous décidez d’en faire.

Défendez-vous, syndiquez-vous !

  1. Centre d’études, de documentation, d’information et d’action sociales et Office central des œuvres de bienfaisance et services sociaux, « Informations françaises », Vie sociale : cahiers du CEDIAS,‎ juillet 1966, p. 333-334  https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6315096n/f19
  2. Article L3141-3
  3. Article 5.1 de la convention collective, paragraphe 2
  4. Article L3141-17
  5. Article 5.1 de la convention collective, paragraphe 3
  6. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2258
  7. https://code.travail.gouv.fr/fiche-service-public/un-employeur-peut-il-imposer-au-salarie-en-conges-payes-de-revenir-travailler
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